Loupe

Loupe Un pouvoir au cœur de ses contradictions !

Tous ceux qui prétendent changer le mode de gouvernance dans ce pays finissent par retomber dans les mêmes travers qu’un système inamovible continuera d’entretenir. Ainsi les dirigeants passent et les mêmes pratiques restent. Comment espérer d’un pouvoir né des ruines des systèmes antérieurs faire mieux sans se référer aux vieux dinosaures qui ont mis à sac ce pays ? Sans cultiver le tribalisme sous quelques versions que ce soit, sans aviver les sentiments ethniques et surfer sur les réseaux obscurantistes pour noyer tous les poissons dans les eaux troubles des trafics « d’Etat voyou » maquillé par des élections sans enjeux véritablement démocratiques…
C’est pourquoi aucun nouveau venu ne veut recommencer à zéro avant de poser n’importe quel acte le plus simple soit il. Car cela relèverait non seulement d’une aventure sans lendemain dans un pays malade de ses compétences. Mais une telle démarche viderait de tout son contenu n’importe quelle décision engagée. A peine est-elle adoptée qu’elle devient caduque, anachronique.
En plus, nous n’avions pas la prétention d’être un pays où nos dirigeants ont le mérite d’avoir fait un parcours admirable digne de respect pour se doter des forces nécessaires capables de soutenir les ambitions d’un Etat moderne. Des hommes au pouvoir, nous en aurons par tous les moyens. Mais des dirigeants lucides, magnanimes, démocrates nous mettrons encore du temps pour rêver d’en avoir.
C’est pourquoi les mauritaniens continuent de prendre leur mal en patience, à supporter les maladresses de ceux qui président à leur destin malheureux sans être capables de provoquer le changement à la hauteur de leurs aspirations. Plus un dirigeant verse dans l’arrogance, la manipulation des élites et dans la clochardisation des masses, mieux il consacre la perpétuation du système dans lequel il assouvit tous ses désirs.
Nous sommes et demeurons au cœur de cette situation. Dans un pays où la culture de la propagande officielle réduit le champ politique en un vaste cirque où les acteurs de tous les bords se contentent de se regarder en chiens de faïence. Incapables de trouver un minima de stratégie de sortie de crise. Pendant que la Mauritanie tourne en rond, végète dans le même environnement politique et social polluant, on continue de dérouler les programmes tracés depuis des décennies, réchauffés, renommés par toutes sortes de concepts… sans pouvoir sortir le pays de ses retards ataviques. L’actuel pouvoir avec ses hommes, ses fortes ambitions réelles ou supposées, ses serments politiques et constitutionnels a déçu les attentes des citoyens. Les conditions de vie des populations loin de s’améliorer se sont aggravées par une hausse terrible des prix, la baisse du pouvoir d’achat. Une paupérisation grandissante des couches déshéritées. Le gouvernement n’a pas remporté des succès dans la satisfaction des demandes sociales, l’assainissement de l’environnement des affaires, le partage équitable des ressources publiques et l’instauration d’une justice pour tous. Le pouvoir tente de multiplier les cartes politiques pour appâter le peuple et séduire l’opinion internationale sur sa volonté de venir à bout de certaines pratiques anachroniques, mais dans les faits, le système a du mal à être en phase avec les normes. La Mauritanie est au rendez-vous des rencontres sur les droits de l’homme. L’image qu’elle renvoie dans les forums internationaux en matière de préservation de la dignité humaine remet en contradiction une telle propension à ratifier des conventions sur les droits humains. Tant que des activistes des droits de l’homme croupissent en prison il serait absurde de soutenir la liberté et sa négation…

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